Face au changement climatique, le secteur CVC est en première ligne. Pascal Crépin, tout juste renouvelé pour deux ans à la présidence de l’AICVF Hauts-de-France, évoque pour Nordbat les enjeux qui animent les techniciens et ingénieurs du génie climatique.

Pourquoi adhérer à l’AICVF Hauts-de-France ?

Pour rejoindre nos 87 adhérents et s’informer sur les actualités de notre secteur. Nous organisons environ tous les deux mois des réunions techniques. Nous y décortiquons les évolutions réglementaires et abordons les innovations ayant trait par exemple aux pompes à chaleur, au biométhane ou encore à la géothermie. La dernière organisée en partenariat avec l’université Lasalle à Amiens visait à décrypter le décret BACS (Building Automation & Control Systems) qui touche à la domotique des bâtiments. Cela nous permet de désacraliser le côté très rigoureux d'un texte et d’expliquer son application concrète sur le terrain. C’est aussi une manière de toucher les futurs ingénieurs, d’allumer leur flamme pour les inciter à rejoindre notre profession.

Adhérer à l’AICVF permet de rencontrer des sachants, de partager ses expériences techniques et de s’entourer en tant qu’entrepreneur. Nous sommes vraiment dans le partage entre experts pour nous faire grandir dans notre activité.

Quels seront justement vos métiers de demain ?

Nos métiers orientés chauffage-ventilation-climatisation (CVC) demanderont de plus en plus des compétences liées au numérique et à la connectivité. Car il faudra d’abord bien connecter le bâtiment pour bien générer de la data. Puis il faudra savoir paramétrer les équipements et utiliser l’intelligence artificielle avec l’objectif d’optimiser la consommation des bâtiments. Tout en sachant analyser ces volumes de données.

De nouvelles énergies comme le biométhane ou la géothermie se démocratisent-elles dans les Hauts-de-France ?

Le biogaz créé dans les unités de méthanisation se développe de plus en plus en région. Il est intéressant car produit localement et moins carboné. Les projets embarquant la géothermie se multiplient également. Cela fait partie des solutions pour tendre vers des bâtiments bas carbone. Car sous nos pieds, nous pouvons prendre l’énergie pour chauffer mais aussi rafraîchir.

Constatez-vous que la notion de confort d’été s’inscrit plus dans les projets ?

Oui et nous aurons justement l’occasion d’en parler lors de notre conférence sur le salon Nordbat. On se rend compte qu’il est de plus en plus difficile de rafraîchir les bâtiments l’été ce qui génère un accroissement du recours à la climatisation. Donc pour éviter ce phénomène, il vaut mieux intégrer cette notion dès la conception. Lors de ce temps fort du salon, nous aborderons ainsi l’impact de l’évolution climatique puis les nouveautés logiciels qui embarquent dorénavant cet aspect.

Quel regard portez-vous sur la dernière réglementation environnementale ?

Les seuils vont prochainement monter légèrement pour être encore plus exigeants. Les équipements installés devront aussi mieux maintenir l'efficacité énergétique dans la durée. Il faut savoir que la RE 2020 fait partie des réglementations mondiales les plus exigeantes et strictes. En 2026, nous nous attacherons à décrypter ces futurs évolutions.

Que représente pour vous le salon NORDBAT ?

Nous serons évidemment présents avec un stand. C’est le lieu d’échange où nous retrouvons tous les professionnels du bâtiment, industriels, maîtres d’ouvrage et monde de l’enseignement. C’est l’occasion de faire le point sur les tendances du marché et les évolutions réglementaires.