11, 12, 13 février 2026

À Loos, la construction passive, c’est aussi pour le restaurant scolaire

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À Loos, la construction passive, c’est aussi pour le restaurant scolaire

20-10-2022

Avec « l’Abeille gourmande », on met le couvert dans l’espace vert  

 

En Métropole Européenne de Lille, la ville de Loos s’active sur la construction passive. Depuis mars 2021, les écoliers des écoles maternelles (Anatole France) et primaires (Curie-Michelet) prennent, chaque jour d’école, le chemin du nouveau restaurant scolaire qui les accueille dans un cadre privilégié.

 

Charpente, ossature et bardage bois caractérisent l’équipement

De la place Jean Jaurès, au détour d’une grille, on pénètre dans ce cœur d’îlot urbanisé.
L’ancien terrain de football est devenu un grand espace de détente pour les enfants jouxtant leur cantine. Le slogan « Manger-Bouger » n’a jamais aussi bien sonné. Ce que les enfants ignorent, c’est toute la démarche architecturale et technique pour parvenir à leur offrir des conditions d’accueil bien loin de ce qu’on imagine des cantines scolaires, bruyantes et pas toujours du meilleur confort.
Vincent Delsinne*, l’architecte lillois de l’opération est notre guide. « Un bâtiment de plain-pied, la demande de la ville était claire : obtenir le label « Passivhaus ». Dans l’espace végétal de 8 500  m² qui s’offre devant nous avec ses noues pour recueillir l’eau de pluie, un cheminement couvert mène les enfants à  l’entrée du restaurant scolaire, laissant le temps de découvrir l’élégance du bâtiment. Le bois de mélèze est omniprésent. Les larges surfaces vitrées (triple vitrage) au sud et leurs casquettes et brises soleil en bois, indiquent l’architecture bioclimatique.

 

 

Casquettes et brise-soleil contribuent au confort d’été

 

Objectifs à atteindre
Cependant, avec le label visé, il a fallu aller bien plus loin dans la prise en compte des critères à respecter : des besoins en chauffage réduits à minima à 7kWh/m²/an, 3 tests d‘étanchéité à l’air (en cuisine, d’ensemble et final), mais surtout le seuil d’énergie primaire tous usages, habituellement de 120kWh/m²/an qui compte tenu de l’équipement a été relevé à 300 kWh/m²/an. 80 m² de capteurs photovoltaïques en toiture, elle-même végétalisée, contribuent à « rentrer » dans les objectifs (autoconsommation par le restaurant).

 

La salle, lumineuse, est en contact direct avec l’extérieur

 

La réalisation de plain-pied du bâtiment induit par sa situation, apporte ses contraintes d’isolation : si les choix de matériaux biosourcés (ouate de cellulose, fibre de bois) sont classiques pour ce type de réalisation (45 cm), les isolants conventionnels (polyuréthane et polystyrène) achèvent d’apporter la performance requise en toiture, elle-même végétalisée (25 cm) et au sol (30 cm). Le traitement des ponts thermiques en soubassement est traité en pierre ponce.


Un zonage étudié
En restauration scolaire, les fonctions sont primordiales. Sur les 750 m² de surface au sol du bâtiment, un voile béton (il contribue à l’inertie du bâtiment) sert de séparation entre les zones techniques réservées au personnel et les espaces accessibles aux enfants (leurs entrées sont d’ailleurs également distinctes). Les centrales de traitement d’air (double flux) sont aussi dissociées. Une chaudière à granulés de bois assure la fonction chauffage... quand il est nécessaire.

 

Chaudière à granulés de bois et son stockage

 

Les 2 centrales de traitement d’air, l’une au sol, l’autre en toiture

 

Du côté de l’usage, une vaste salle de 350 m² sans poteau est coiffée d’un plafond attirant l’attention par ses lames en bois qui ondule telle une vague. Vincent Delsinne évoque un « esprit cabane » qui anime l’espace ponctué de luminaires (à leds, capteurs et variateurs) circonvoluants en complément des puits de lumière.

 

Le confort acoustique est remarquable, renforcé par la présence de claustras en tissu

 

Pascale, la responsable, et son équipe apprécie ce nouvel équipement qui leur permet de servir entre 280 et 300 repas chaque jour (primaires en libre-service, et maternelles en service à table).
« Quel changement par rapport à mon ancien lieu de travail. Ici, on peut parler sans avoir à élever la voix ». D’autres enfants et les habitants de Loos peuvent d’ailleurs découvrir les nombreuses qualités de l’équipement puisqu’il sert également l’été aux centres de loisirs sans hébergement et de bureau de vote lors des rendez-vous électoraux.

 

Coût de réalisation : 2,1 M€

 

* Vincent Delsinne fait partie du « Collectif des Acteurs du Passif », groupe de professionnels animé par le CD2E

 

Rédaction par Christophe Tilmant

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