À Nœux-les-Mines (Pas-de-Calais), le projet baptisé La Réserve a transformé un ancien supermarché en tiers-lieu social et nourricier. Conçu par Béal & Blanckaert Architectes pour l’association Nœux Environnement, ce site de 1 500 m² se veut démonstrateur d’une transition écologique. Loin du geste architectural spectaculaire, l’opération s’appuie sur une démarche intégrale de réemploi et de zéro déchet, où chaque élément du bâtiment existant devient matière première du projet à venir.
Ce n’est pas commun. A Noeux-les-Mines, l’ancien supermarché de la ville vient de faire l’objet de toutes les attentions. Première décision structurante : bannir la démolition. Car pour ce chantier, décision a été prise pour tenter de « faire sans déchets ». « Nous avons procédé par soustraction », raconte Martin Cobb, architecte pour l’agence Béal & Blanckaert Architectes.Tout élément démonté — faux plafonds, bardages, structures métalliques ou revêtements de sol — a ainsi été trié, stocké et réemployé sur place.
Cette approche, mise en œuvre avec le concours d’IMPACT Conseils & Ingénierie et d’entreprises locales, a imposé une organisation fine du chantier : traçabilité des matériaux, phasage adapté et coordination avec les filières de réutilisation.
Car l’ambition affichée par la maîtrise d’ouvrage, l’association Noeux Environnement, était claire : aucun déchet ne quitte le site sans solution de revalorisation. De quoi éviter l’envoi en décharge et réduire significativement l’empreinte carbone du projet.
Une ressourcerie au cœur du processus
Véritable pivot du dispositif, une ressourcerie de chantier a pris place sur site. Utilisée comme plateforme logistique et comme base de réflexion, elle a servi à inventorier, transformer et stocker les matériaux issus de la déconstruction avant leur réemploi. Comme pour les bardages métalliques de l’ancien supermarché, redessinés pour former de nouvelles façades ou pour les bétons concassés qui ont trouvé un nouvel usage dans les bordures paysagères et les sols stabilisés. Cette chaîne courte, où la ressource reste sur le périmètre d’origine, constitue un modèle de boucle locale de valorisation, limitant les transports et les approvisionnements neufs.
L’architecture du réemploi
Au-delà du chantier, la logique du réemploi a nourri la conception architecturale. Les murs en ossature bois s’associent à des remplissages en terre crue issue du site, tandis que la paille et les fibres végétales assurent l’isolation. En façade, le saule cultivé localement structure les bardages et s’inscrit dans une esthétique de sobriété et de proximité. Ces assemblages mixtes illustrent une recherche d’adéquation entre ressource, performance et ancrage territorial. Le recours aux matériaux biosourcés s’accompagne d’une stratégie bioclimatique où les patios, tampons thermiques naturels, limitent les besoins techniques et renforcent la régulation passive.
Une culture partagée du réemploi
Le projet s’achève sans clôture nette : La Réserve est pensée comme un organisme vivant, évolutif, appelé à se transformer avec ses usagers. Lors de la phase finale, une journée participative a rassemblé concepteurs, entreprises, bénévoles et habitants pour construire des aménagements extérieurs à partir des matériaux réemployés.
Cette continuité entre conception, chantier et activation du lieu incarne une nouvelle culture de la construction circulaire, où le réemploi n’est plus une contrainte, mais une méthode de projet à part entière. À Nœux-les-Mines, le supermarché d’hier devient ainsi le laboratoire d’une nouvelle manière de bâtir, sobre, circulaire et profondément ancrée dans son territoire. Une ambition portée par un budget de plus de 4,5 millions d’euros, qui fera sans doute des émules.

A la Réserve, les extérieurs ont aussi été retravaillés pour accueillir de nouveaux espaces de maraîchage. Au total, près de 1500 m2 de sol ont été désimperméabilisés.
Crédit : JD

A l’intérieur, la lumière entre désormais grâce à la création de patios dans ce qui n’était jusqu’alors, qu’une boîte métallique opaque.
Crédit : JD
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