Jean-Pierre Choël, Directeur général de L’Avesnoise Promocil, membre du groupe Mon Abri, préside depuis un an l’URH Hauts-de-France. L’association fédère 55 organismes qui logent 1,5 million de personnes dans un parc HLM de 600 000 logements, soit un habitant sur quatre dans la région. Concerné par un environnement en constante évolution, le secteur du logement social est plus que jamais un pilier de l'écosystème du Bâtiment.
Comment vont les bailleurs sociaux des Hauts-de-France ?
Les bailleurs des Hauts de France font preuve de résilience dans un contexte difficile d’inflation des taux et des prix de construction et de réhabilitation. Ils poursuivent leur mission de production, de rénovation, de mise en œuvre de l'ANRU, de protection des locataires et de qualité de service. La production sera au rendez-vous en 2026 grâce à l’action de la Ministre Valérie Létard en 2025. Mais les fonds propres disponibles baissent fortement, à l’image de la profession au niveau national.
Le projet de loi de finances 2026 est encore en cours de discussion au Parlement. Quelles sont vos attentes ?
Nous avons deux points d’attention majeurs qui auront un effet direct sur la capacité d'investissement des organismes. Avec un premier sujet sur le niveau de la Réduction de Loyer de Solidarité (RLS), mécanisme de compensation par le secteur du logement social qui pallie la baisse des APL. Cette mesure a un impact grave et direct sur les comptes des organismes, donc sur leur capacité à poursuivre leur mission. Se pose ensuite la question de l'avenir du Fonds National des Aides à la Pierre (FNAP) et du désengagement de l’État. Il est envisagé un financement intégral du FNAP par les organismes eux-mêmes. L’enjeu s’évalue en centaines de millions d’euros ponctionnés sur la profession. L’issue des discussions aura clairement un effet immédiat sur le niveau de production, les volumes de réhabilitation et sur l’emploi de la filière bâtiment en région. Par ailleurs, le logement étant contributeur positif à la recette publique, la TVA générée s’effondrera. Dans le même ordre d’idée, nous suivons attentivement les discussions sur les niveaux de TVA dans la construction et regrettons l’absence de soutien à la rénovation. Rappelons enfin qu’en quelques années, le nombre de demandeurs de logement social en France est passé de 2 à 3 millions de ménages.
Quels sont les enjeux qui vous animent localement ?
Notre feuille de route s’appuie sur cinq piliers. La trajectoire bas carbone se déploie massivement sur l’ensemble de la Région dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas Carbone 2050. Elle se concrétise par un investissement massif dans la rénovation. Le rythme s’est accéléré, mais face au mur d’investissement estimé à 19 milliards d’euros, nous n’avons toujours pas trouvé les ressources nécessaires pour honorer le rendez-vous. La définition du mix énergétique régional est en cours particulièrement sur le développement du biogaz. Avec GRDF, nous travaillons aux perspectives du déploiement du gaz vert en région. Nous avons réalisé un diagnostic régional de vulnérabilité du parc social face au changement climatique. C’est un véritable outil d’aide à la décision qui repose sur un travail très fin à l’échelle de l’immeuble. Corollaire de cette adaptation, la sobriété foncière fait l’objet d’une étude approfondie pour poursuivre un développement responsable de la construction. Enfin, nous travaillons sur la gestion de l’eau en collaboration avec l’Agence de l’Eau et la Banque des Territoires. Sur la période 2024-2025, les bailleurs ont désimperméabilisé ou déconnecté du réseau des eaux pluviales 155 000 m² de surface dans le parc social. Il s’agit de reconsidérer l’eau comme une ressource.
Vous êtes partenaire officiel du salon Nordbat depuis 2022. En quoi ce rendez-vous est important ?
Compte tenu du poids du secteur HLM, avec 2 milliards d’euros d’investissement annuel, chaque décision, chaque fragilité ou rebond, embarque l’ensemble de la filière de la construction et joue un rôle quasi immédiat sur la réponse à la population et aux territoires en général.Chaque décision impacte la valeur créée, en emplois et en TVA générée. En conséquence, il est primordial que nous soyons très présents dans les débats avec la production d’une contribution de l’ensemble des acteurs du secteur. Nordbat étant un lieu d'échange sur l'actualité et la conjoncture, notre participation contribue à mettre en lumière une dynamique régionale autour de nos défis communs. Nous y évoquerons lors d’une table ronde les avancées de l’Alliance pour le logement que nous portons avec nos partenaires FFB, FPI et acteurs du logement solidaire.
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