10, 11 & 12
avril 2024

“La digitalisation du bâtiment s’accélère”

Nouvelles

“La digitalisation du bâtiment s’accélère”

20-04-2023

Dix ans après le lancement de REV3, la Troisième Révolution Industrielle théorisée par Jeremy Rifkin, où en est cette dynamique qui touche particulièrement le bâtiment ? On a posé la question à Mathieu Barbaud, directeur régional de REV3, “la transformation durable des Hauts-de-France”.

 

Voilà une décennie que Daniel Percheron, alors président de Région et Philippe Vasseur, président de la CCI ont propulsé la dynamique REV3 dans les Hauts-de-France. Quel bilan tirer de cette première phase ?

Mathieu Barbaud : Il y a dix ans, en lançant cette mobilisation inédite pour la transition écologique, ils avaient été précurseurs. Cette dynamique existe toujours. C’est une force d’avoir survécu aux alternances politiques et aux modes. Cette marque est aujourd'hui connue de 10 % des entreprises. C’est beaucoup, et à la fois peu vis-à-vis de l’ampleur de l’effort à fournir. Je retiens aussi que tous les décideurs, le préfet, les services de l’Etat, les CCI, les pôles de compétitivité et d’excellence connaissent REV3. C’est une alliance de tous ceux qui accompagnent les entreprises au quotidien pour qu’elles se transforment durablement. À l’époque, le concept était très novateur ! Aujourd’hui, les grandes politiques européennes comme le Green Deal, le Fit for 55, France 2030 ou le fonds de transition juste, sont des programmes majeurs en matière d’investissement comme de contexte réglementaire. L’étendard REV3 intègre et assume tout cela. En dix ans, les enjeux se sont décuplés et des choses nouvelles ont émergé. Fabriquer des batteries sur notre territoire, c’est nouveau. Récupérer et valoriser les déchets du bâtiment, c’est nouveau. Récupérer les matériaux du Canal Seine Nord pour en faire des matériaux de construction, c’est nouveau. À la clé, ce sont de nouveaux métiers, de nouvelles compétences, de nouveaux business modèles.

 

 

Qu’offrent les CCI aux entreprises qui souhaitent s’engager ?

Cela s’est traduit concrètement par l’orientation de fonds pour accompagner les projets de transition écologique, par de l’accompagnement sous forme de prestations de conseils, souvent sous l’angle technique et organisationnel. Enfin, des collectifs ont émergé, parfois sous l’égide des pôles d’excellence, mais aussi d’acteurs mobilisés pour un même objectif. Je pense au CORBI autour de la méthanisation, au CORESOL sur l’énergie solaire, au COREM sur l’électromobilité ou encore au collectif décarbonation, parti de Dunkerque qui s’étend désormais à toute la région. Au total, ce sont des milliers de projets accompagnés. Nous lançons justement une étude pour estimer plus précisément la maturité de REV3. Alors que nous sommes rattrapés, et c’est tant mieux, par cette lame de fond de la transition écologique, je remarque que les Hauts-de-France est LA région la plus engagée et que nous sommes désormais entrés en phase de massification.

La REV3 Academy, qui va encore étoffer son offre de formation vers les nouveaux métiers, se déploie comme les clubs et grandes rencontres, ces rendez-vous à destination des entrepreneurs engagés et ambassadeurs de la dynamique sur le territoire.

 

 

Le bâtiment est un secteur qui concentre nombre d’enjeux de la transition écologique. On connaît les efforts majeurs à fournir pour rénover particulièrement le patrimoine immense du bassin minier. Quel regard portez-vous sur la filière régionale ?

Massifier la rénovation dépend de grande politique et d’organisation de filière. Il y a ici de nouvelles pistes qui sont explorées comme la construction hors-site, qui peut vraiment changer la donne, ou le modèle Energiesprong qui est très efficient. Cela dépend aussi d’une question de repositionnement de l’effort entre construction neuve et rénovation. En retard, la digitalisation du bâtiment s’accélère depuis 3-4 ans, notamment en termes de conception avec la maquette numérique. Aussi utile pour l’exploitation, avec la promesse d’atteindre l’efficacité du monde industriel. Je salue le collectif Maille’Immo qui fédère des acteurs engagés régionaux comme Sergic et Rabot Dutilleul. Ils sont très bien organisés et abordent patiemment tous les thèmes de la transformation du secteur. Le bâtiment est au cœur de la transformation, de par les matériaux, la production et la consommation d’énergie. Il touche aussi à la gestion des déchets, à la mutualisation des flux. Attention toutefois, la crise actuelle nous focalise sur l’énergie mais elle ne doit pas nous faire oublier le cycle des matières, la biodiversité, le vivant et la bioéconomie au sens large.

 

 

Rédaction  : Julie Dumez

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